Scénographie, Exposition d’art contemporain – Paris

Avec Faccia a Faccia, venni, vidi, vissi, Sarah Trouche présente une exposition personnelle qui, plutôt que de donner à voir une restitution photographique de ses performances accomplies aux quatre coins du monde, nous apporte plutôt, par un éclairage transversal, une réflexion approfondie qui s’appuie sur les traumatismes subis et ressentis par son propre corps.

Par des interventions précises et intégrées, le discours de l’artiste est porté sans interférence par la scénographie.
Nous avons travaillé sur le ressort dramatique de chaque pièce et présenté une mise en lumière minimale pour que le regard du visiteur se promène, se pose sur des instants et développe son propre imaginaire.

Lorsque l’artiste hérisse des piques sur des sculptures moulées de parties de son corps et matérialise le ressenti d’une douleur, elle rend aussi compte de cette résistance que peuvent développer les personnes face à un traumatisme. L’éclairage net et unidirectionnel, renforce l’instant dramatique d’une souffrance, le temps s’arrête sur cette installation, l’émotion est ainsi pointée du doigt, la force reste.
Une force que l’on retrouve dans l’autoportrait en bronze, bénéficiant d’une mise en lumière en contre plongée saisissante, témoignant de l’aplomb et de l’intégrité de l’artiste. Cette sculpture en bronze fait face à de multiples autoportraits en savon moulé, perforés de part en part par des balles. Eclairée de face, cette installation met en lumière toutes ces femmes qui lui partagent leur souffrance. L’ensemble met en dialogue la violence et les chocs subis.

L’exposition parle du partage d’une existence, la rencontre de l’artiste avec ces mères dont les enfants sont partis pour le djihad et dont elle restitue l’émotion avec des sculptures de quartz rose qui mettent véritablement en lumière leur état d’esprit. L’éclairage les transperce tout en les mettant en valeur comme le motif de la chaîne qui relie mais entrave.