EXOTICA des Temps Modernes
Paris – France | 2024

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L’exposition EXOTICA vous emmène dans un voyage temporel à travers des univers lumineux et érotiques.
Ancré dans la modernité et nourri par des échos du passé, chaque œuvre est un hommage à la lumière, un éloge de l’ombre.
Les installations lumineuses, inspirées par les films cultes des années 70 et 90, reflètent les corps et les esprits libres qui continuent de fasciner aujourd’hui.
Que vous soyez acteur ou spectateur, laissez-vous transporter dans cette aventure sensuelle et immersive.

I.INTRODUCTION

Bienvenue dans un univers où la lumière des néons se mêle au mystère, à l’érotisme et à la transgression.
EXOTICA est une invitation à plonger dans une aventure sensorielle où les corps ondulent, les esprits s’encanaillent, et le temps semble suspendu.
Cette exposition revisite l’esthétique d’un passé où l’exotisme s’est cristallisé dans l’imaginaire visuel et où les femmes régnaient en maîtresses absolues.
Des silhouettes lumineuses aux ferrotypes, cette installation inspirée du cinéma et des cabarets, capture les instants intemporels dans un Paris revisité. Cependant, il ne s’agit pas d’un rêve ancien : nous sommes bien en 2024.
Oserez-vous vous aventurer dans ce voyage rétro-futuriste?

II.JOURNAL INTIME | Mardi 6 mars 1951

Ces nuits passées à la recherche d’inspiration,
c’est tous les cabarets parisiens que j’ai embrassés. Ce sont des aventures prodigieuses auxquelles j’ai participé, et je dois vous l’avouer, j’en suis bouleversée.

Nous vivons une époque tout à fait singulière,
où la jeunesse nouvelle est marquée par une audacieuse liberté sexuelle, teintée d’érotisme et de transgression, mêlant effeuilleuses, danseuses,
artistes et explorateurs dans le tumulte des lumières vives de Pigalle. Le spectacle est envoûtant.

Aujourd’hui, les nuits s’enflamment derrière les rideaux de velours, où des silhouettes voluptueuses et coquines se plaisent à flirter dans l’insouciance du lendemain.
J’ai contemplé une Lady Jane au regard noir, héroïne des confidences parmi les murmures d’une nuit profonde. Tandis que la lumineuse Simone déshabillait Juliette, frémissante et offerte, les miaou-miaou d’une poupée de chiffon précédaient la mise à nu d’un mauvais garçon.

La lumière des néons trace les contours de mes souvenirs brûlants, révélant l’univers chatoyant des revues, des plumes et des paillettes.
Une énergie créative me dévore, et depuis, je passe mon temps à coucher sur le papier les formes
et les fluides de tous ces personnages rencontrés.
Les corps sont joueurs dans ce paradis électrique,
les muses nombreuses, les aventures sans lendemain.

III.HISTOIRE ET ART DU NÉON

Lumière et Révolution
L’histoire du néon commence en 1912, avec l’invention de Georges Claude, qui transforme le paysage urbain avec son tube lumineux à gaz.

Devenu une icône des villes modernes, le néon a fasciné artistes, cinéastes et écrivains. De Paris à New York en passant par Las Vegas, ces enseignes lumineuses sont bien plus que des outils publicitaires ; elles deviennent des œuvres d’art qui symbolisent la modernité.

Des Années d’Or à l’Art Contemporain
Des années 1930 aux années 1950, le néon règne dans les rues des grandes métropoles, illustrant un futur lumineux.

Dès les années 1960, des artistes comme Dan Flavin et Bruce Nauman transforment le néon en médium artistique, explorant ses possibilités esthétiques.

L’exposition met en lumière l’évolution du néon, de ses débuts utilitaires à son adoption dans l’art contemporain. EXOTICA interroge la façon dont cette lumière vive interagit avec la matière et les corps.

IV.PARIS INTERLOPE (1930-1960)

Pigalle et ses Mille Néons
L’époque interlope de Paris est un cadre bouillonnant de vies parallèles. Des gigolos, des créatures fardées, des artistes et des marginaux se côtoient dans les ruelles sombres illuminées par les néons criards.

De Saint-Germain-des-Prés à la Bastille, chaque lieu foisonne d’artistes et de personnalités qui cherchent à capturer l’essence de ces nuits sensuelles et dangereuses.

Des cabarets interlopes aux bars de Pigalle, cette période de transgression et de liberté créative marque un tournant dans la perception de l’érotisme et de la marginalité.

Extrait du livre Les Nuits Immorales de Paris (1930-1960) de Marc Lemonnier :
«Le Paris interlope naît sur les cendres encore chaudes des Années folles […] Effeuilleuses, artistes et écrivains en quête d’inspiration y croisent truands et noctambules, formant un ballet d’émotions et de plaisirs interdits.»

V.PARIS BURLESQUE ET CABARET (1950 À AUJOURD’HUI)

Rive Gauche, Rive Droite
Paris, dans les années 1950, retrouve son éclat nocturne après-guerre avec des cabarets feutrés où des talents comme Brel, Brassens et Gréco émergent, notamment sur la rive gauche, dans des caves à chansons devenues le berceau d’une nouvelle scène artistique mêlant musique et poésie. Des lieux comme Milord l’Arsouille et L’Écluse incarnent cette époque de transition, entre insouciance et quête d’identité.

L’exposition EXOTICA célèbre cet héritage avec ses néons portant des titres de chansons emblématiques telles que «Let’s Get it On», «Lady Jane» ou encore «Déshabillez-moi», capturant l’esprit burlesque et la révolution musicale des années 1950, marquée par l’émergence du rock’n’roll. Les codes esthétiques et culturels sont bouleversés, la musique est sensuelle et libre, symbole d’une énergie brute.

VI.LUMIÈRE ET PHOTOGRAPHIE

Un parallèle artistique
Le néon et la photographie sont intimement liés par la lumière. L’invention de l’éclairage au néon, comme celle de la photographie, a commencé par une expérience scientifique avant de devenir un médium artistique à part entière.
Ces deux formes d’art capturent et transforment la lumière
pour en révéler de nouvelles réalités.
Les photographies au collodion, exposées ici, témoignent d’un art ancien dans lequel chaque prise de vue devient une œuvre unique.

EXOTICA se joue de ce dialogue entre lumière et image, néons et photographies anachroniques.

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